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Santé des enseignants : merci, Monsieur le Ministre !

Antonio Guillem
© Antonio Guillem

Déclaration du Ministre de l’Éducation : « Les enseignants et les élèves ont droit à un air sain dans les salles de classe. Les commissions scolaires et les municipalités travaillent ensemble pour améliorer la ventilation. Mais nous voyons encore trop d’écoles où ce n’est pas encore le cas et cela doit simplement s’améliorer rapidement ». Bravo, Monsieur le Ministre ! Enfin le problème de l’aération des salles – problème que dénonce le SNALC depuis le début de l’épidémie de Covid – est pris en compte dans les établissements scolaires…des Pays-Bas.

Car non, ces propos n’ont pas été tenus par Pap Ndiaye, mais par son homologue néerlandais, Dennis Wiersma, en février dernier.

Et alors ? En France aussi on peut faire de grandes déclarations !

Le candidat Emmanuel Macron ne promettait-il pas, le 16 avril 2022, s’il était réélu, de lancer

« immédiatement un effort massif de purification de l’air dans nos écoles, nos hôpitaux, nos maisons de retraite, et dans tous les bâtiments publics » ? Va te rhabiller, Dennis Wiersma !

Sauf que… Près de huit mois après la déclaration du président, « l’effort massif » semble bien maigre : en France, depuis le début de la pandémie de Covid-19, le montant de l’investissement pour la qualité de l’air intérieur dans les écoles s’élève à 1,5 euros par habitant ; au Pays-Bas, il s’élève à … 21 euros, soit quatorze fois plus !

« Mais pourquoi comparer la France à ce pays lointain et exotique ? », pourra-t-on demander. Voyons donc chez un voisin : l’Allemagne prévoit 632 millions € – et uniquement pour des purificateurs d’air – soit 8 euros par habitant. Et encore ne s’agit-il que de l’aide de l’état fédéral. Comme le notait le SNALC l’année dernière, dès 2020, les Länder (états régionaux) ont investi pour améliorer l’air dans les écoles. On n’aura pas la malice de comparer le budget de 70 millions d’euros alloué en août 2021 par le seul Land du Bade-Wurtemberg pour les purificateurs d’air et les détecteurs de CO2 avec « l’effort massif » fourni par la France : en mai 2022, le budget dédié aux détecteurs de CO2 est évalué entre 20 et 80 millions d’euros ; proportionnellement au nombre d’élèves, ce budget est entre 40 et 10 fois inférieur à ce qu’a investi l’Irlande. Et même si toutes les classes françaises étaient équipées de détecteurs, aucune aide n’est disponible pour les purificateurs d’air, alors que dans plus de 90 % d’entre elles les seuils fixés par l’OMS pour la concentration en particules fines sont dépassés.

Pourquoi ce retard dans l’équipement en France ? Réponse d’un éminent épidémiologiste, J.-M. Blanquer, en décembre 2021 : « Ouvrir la fenêtre, c’est remplacé par rien du tout ! »

Si au moins ce pis-aller – largement insuffisant, comme l’avait montré le SNALC -, était applicable partout… Dans de nombreux établissements, tels que les lycées Jean Rostand à Strasbourg, Le Corbusier à Illkirch-Graffenstaden, et Louis Marchal à Molsheim, certaines fenêtres ne s’ouvrent même pas ! Le SNALC a plusieurs fois alerté le Rectorat sur ces conditions de travail inadmissibles, notamment lors de CTA. La situation a-t-elle évoluée ? Les chefs d’établissement, la Région, le Rectorat ont-ils enfin pris leurs responsabilités ? À notre connaissance, la réponse est non.

Mais ce mépris vient de plus haut. Souvenons-nous du déni qui a régné pendant des mois rue de Grenelle et à Ibiza : « les enseignants font partie des catégories professionnelles les moins contaminées», affirmait encore J.-M. Blanquer en janvier de cette année.

Or, on savait déjà, au moins depuis février 2021, que les enseignants, au contraire, figurent parmi les professions les plus à risques de contracter le coronavirus ; on constate aujourd’hui qu’en dehors du cas des soignants, c’est parmi les enseignants que la prévalence de Covid long est la plus importante.

Pour le SNALC, il est urgent que soit enfin pris en compte le problème de l’insuffisance du renouvellement de l’air dans les établissements scolaires, constat établi de longue date.

Si Pap Ndiaye ne semble pas plus soucieux que son prédécesseur de la santé des enseignants, il faut rester optimiste, car un autre responsable politique a déclaré :« En plus de l’investissement dans des purificateurs d’air portables, le ministère étudie également des systèmes simples pour améliorer la qualité de l’air et la ventilation naturelle dans les écoles ». Merci, Monsieur le Ministre…néo-zélandais  de l’Éducation !

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