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Stagiaires, interdit aux plus de 40 ans ?

Koldunov
© Koldunov

La voix est claire et ferme. C’est un professeur des écoles énergique que nous avons au téléphone, une enseignante stagiaire de 50 ans. Après avoir travaillé dans le privé, cette adhérente du SNALC a voulu mettre son expérience et son dynamisme au service de l’enseignement en passant le troisième concours. Alors que les rectorats en sont réduits à recruter des contractuels dans des « jobdatings », la motivation de cette collègue aurait de quoi réjouir le ministère. Du reste, les premiers mois, son travail donne toute satisfaction.

Mais le ton change soudainement en janvier. Notre collègue est alors convoquée pour une réunion à laquelle participent tutrice, directrice de l’INSPE, conseillère pédagogique et IEN. Le directeur de l’école est finalement prié, deux heures avant la réunion, de ne pas y assister. Le motif ? « Vous allez défendre votre collègue ! », lui dit-on. La défendre ? Va-t-on donc la juger ? En effet : l’enseignante, jusqu’à présent louée pour son implication, voit cette réunion se transformer en véritable procès, dans lequel l’IEN, la seule à parler, tient à la fois le rôle de procureur et de juge. Frustrée de ne pouvoir reprocher aucun manquement à notre collègue, l’IEN formulera des menaces à peine voilée de non-titularisation. Dégoûtée, l’enseignante se demande à présent si elle ne va pas retourner à sa profession d’origine…

Cette situation n’est pas isolée. Le SNALC est de plus en plus sollicité par des stagiaires de plus de 40 ans, reconvertis dans l’EN après une première carrière, dont le stage va être semé d’embûches par l’administration, certains n’étant finalement pas titularisés. Inspecteurs fraîchement diplômés et imbus de leur nouveau pouvoir ? Volonté de faire des exemples ? Réduction des coûts salariaux ? Si toutes ces raisons ne s’excluent pas, la troisième n’est pas la moindre.

En 2017, déjà, L’Obs révélait que le ministère préférait, plutôt que de solliciter les lauréats du CRPE placés sur liste complémentaire, recruter des contractuels. Motif donné par l’EN à l’hebdomadaire : « raisons budgétaires »…L’administration a d’autant plus intérêt à favoriser le recrutement de personnel précaire plutôt qu’à titulariser des stagiaires, notamment ceux qui se sont reconvertis, qu’en 2022 paraît un décret indiquant que les lauréats du troisième concours verront dorénavant leur ancienneté  dans le privé prise en compte au 2/3 contre au maximum huit ans auparavant. Il est donc tentant de ne pas titulariser des stagiaires qui reviendront plus cher. Les prétextes ? On en trouvera toujours ! Par exemple, on n’aime guère, à l’INSPE, les stagiaires reconvertis qui, à l’aune de leur expérience dans d’autres professions, oseraient s’étonner du caractère infantilisant de certaines formations.  Une autre adhérente du SNALC, reconvertie elle-aussi, en a fait l’amère expérience…

Quelque soient les motifs de ces situations, le SNALC se tiendra toujours aux côtés de ces collègues qui voient leur courage de se reconvertir et leur motivation à enseigner ainsi gratifiés.

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