Monsieur le Directeur AcadĂ©mique,Â
Monsieur lâIEN adjoint au directeur acadĂ©mique, Â
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Le SNALC souhaite vous prĂ©senter ses vĆux ainsi quâau Ministre et la liste est longueâŠ. Â
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Peu de temps avant les congĂ©s, plusieurs DSDEN ont annoncĂ© aux directeurs d’Ă©cole leur rĂ©quisition jusqu’Ă 21h en raison des risques de coupure de courant. Les directeurs dâĂ©cole ne sont pas chefs d’Ă©tablissement…Ils sont PE… Le SNALC a bondi de son siĂšge Ă cette annonce. Ce qu’il s’est passĂ© pendant la pĂ©riode Covid, Ă savoir des directeurs qui travaillaient 24/24h, 7/7j. serait maintenant institutionnalisĂ© sans aucune vĂ©ritable reconnaissance financiĂšre, fonctionnelle ou statutaire. Quâen sera-t-il dans le 67 ?Â
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La directive europĂ©enne reprise par la lĂ©gislation française limite le temps de travail Ă 48h semaine et 13h d’amplitude journaliĂšre. La jurisprudence a reconnu dans le privĂ© tout rĂ©cemment le temps de trajet avec communications professionnelles comme un temps de travail, ce qui est le cas de bon nombre de directeurs sollicitĂ©s dĂšs 7h00-7h30 le matin. L’amplitude passerait alors Ă prĂšs de 13h30-14h00. Pour ĂȘtre plus prĂ©cis, le temps de travail dâun fonctionnaire ne saurait excĂ©der 44h / semaine sur une amplitude de 12 semaines. Et le SNALC ne vous parle pas du repos hebdomadaire qui est en principe le dimanche fortement mis Ă mal ces 3 derniĂšres annĂ©es. Jusqu’Ă prĂ©sent, un directeur travaille en moyenne 50 Ă 60 h par semaine quand tout va bien mais cela monte parfois Ă plus de 60h sans compter les semaines de congĂ©s qui y passent… Tout mis bout Ă bout, un directeur dâĂ©cole effectuerait 50h semaine sur 12 semaines filĂ©es, congĂ©s inclus donc. On est trĂšs loin des limites lĂ©gales. Â
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Le SNALC interpelle M. le DASEN quant aux dĂ©crets de la loi Rilhac prĂ©vus initialement Ă la rentrĂ©e puis avant NoĂ«l et maintenant en janvier/ fĂ©vrier car Ă lâouest, rien de nouveau⊠Comment le MinistĂšre peut-il encore mettre autant de pression Ă toutes ses strates institutionnelles et ne pas sâaccorder la mĂȘme exigence et la mĂȘme rigueur ? En continuant Ă jouer la montre, notre gouvernement devrait, avec un peu de chance, atteindre la fin du quinquennat sans quâaucun progrĂšs notable nâait Ă©tĂ© atteint en la matiĂšre. Si Christine Renon avait su que son geste serait vain⊠Â
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Autre remarque : le projet Ă©valuation des Ă©coles. Il nous a Ă©tĂ© donnĂ© 24h dans le 67. Sauf que les directeurs ont dĂ©jĂ explosĂ© ce volant d’heures en temps de prĂ©paration et pilotage pĂ©dagogique. Quel est le cadrage ministĂ©riel ? Les heures supplĂ©mentaires effectuĂ©es par les directeurs vont-elles ĂȘtre rĂ©munĂ©rĂ©es ?Â
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Le SNALC Alsace souhaite Ă©galement interpeller M. le DASEN quant Ă lâĂ©cole inclusive et Ă son corollaire, la situation des AESH. Trop peu de structures spĂ©cialisĂ©es de type IME, IEM existent. La liste des Ă©lĂšves non pris en charge bien quâayant un projet personnalisĂ© de scolarisation en ce sens sâallonge comme un jour sans pain⊠Par dĂ©faut, les Ă©lĂšves Ă profil IME sont envoyĂ©s dans les Ă©coles, scolaritĂ© obligatoire oblige, et, au mieux, pris en charge au sein dâULIS sous couvert dâemplois du temps amĂ©nagĂ©s. La prise en charge des Ă©lĂšves effectivement orientĂ©s en ULIS est repoussĂ©e aux calendes grecques. Ces derniers, se retrouvent alors dans leur classe dâaccueil avec une pris en charge AESH sâils ont de la chance. Â
Rajoutez Ă cela quelques Ă©lĂšves allophones dont lâun ou lâautre ont des handicaps lourds, nâont jamais Ă©tĂ© scolarisĂ©s, sans papier ou dans lâattente dâune reconnaissance administrative et donc dans lâimpossibilitĂ© de faire aboutir une dĂ©marche MDPH. Bref, lâĂ©cole du XXIĂšme siĂšcle, ce nâest pas la cour des miracles mais lâĂ©cole des miracles. Â
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Le SNALC sâĂ©tonne quâil y ait encore des candidats pour passer les concours quand il se rend compte que le salaire de fin de carriĂšre dâun professeur est celui de dĂ©but de carriĂšre voir moins dâun salariĂ© du privĂ© Ă mĂȘme niveau de diplĂŽme. Il invite le MinistĂšre Ă reconsidĂ©rer sa position quant Ă la revalorisation des traitements sur lâentiĂšretĂ© de la carriĂšre. Il sâinquiĂšte Ă©galement du recours aux rustines que sont les contractuels, non formĂ©s, pour boucher les trous bĂ©ants laissĂ©s par les recrutements aux concours du MEN. Pour rĂ©sumer, un bon Ă©lĂ©ment est, Ă lâheure quâil est, quelquâun qui tient sa classe dâun point de vue disciplinaire, qui nâest pas trop absent et qui saura entretenir de bonnes relations avec les parents d’Ă©lĂšves, en option. Pour lâaspect pĂ©dagogique et administratif, il devrait se former sur le tasâŠMis bout Ă bout, ces Ă©lĂ©ments mettent en lumiĂšre une situation Ă deux vitesses qui heurte le SNALC, celle des Ă©lĂšves dont les parents sauront pour des raisons Ă©ducatives, financiĂšres ou sociales, les prĂ©server dâune maniĂšre ou dâune autre de lâeffondrement programmĂ©e du MinistĂšre et les autres. Â
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Dâailleurs, seule la dĂ©nomination du MinistĂšre est encore nationale. Le SNALC attire lâattention de M. le DASEN sur les politiques acadĂ©miques diverses et variĂ©es dans lâinterprĂ©tation des directives ministĂ©rielles. Il rappelle quâen matiĂšre Ă©ducative, il est important dâavoir un terrain dâentente pour un discours cohĂ©rent garant de la cohĂ©sion institutionnelle. Â
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Le SNALC sâinterroge sur les derniĂšres Ă©volutions et pour ne pas le citer souhaite mettre en lumiĂšre le projet Phare. Ce protocole a le mĂ©rite dâattirer lâattention sur une problĂ©matique vieille comme la nuit des temps que les professionnels nâont pas manquĂ© de traiter avant ce rĂ©cent avĂšnement. AprĂšs sâĂȘtre penchĂ© sur la question, le SNALC reconnaĂźt que son application semble porter ses fruits dans lâenseignement secondaire. Il nâen va pas de mĂȘme dans lâenseignement primaire faute de personnel et de temps. Le MinistĂšre a oubliĂ© de livrer les personnels qui vont avec le projet, Ă savoir, CPE, Ă©ducateurs, services civiques⊠De ce fait, pour les Ă©coles qui ont expĂ©rimentĂ© le dit-protocole, mĂȘme aidĂ© dâun tuteur dĂ©jĂ formĂ© sur la thĂ©orie, Phare est apparu comme une immense usine Ă gaz, preuve que la relance de lâindustrie en France est dĂ©jĂ en route. Il invite le MinistĂšre Ă envoyer aux directeurs dâĂ©cole une version 2.1, version amĂ©liorĂ©e et effective adaptĂ©e aux rĂ©alitĂ©s du terrain que ses pĂ©dagocrates mĂ©connaissent. Â
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Parlons administration⊠Ăa continueâŠ. Il pleut des mails, des projets, des protocoles, des procĂ©dures, des enquĂȘtes, des sondages, des pubs, des injonctions contradictoires⊠des sollicitations multiples et variĂ©es. Autant dâĂ©crits lourds et indigestes chronophages conduisant Ă lâĂ©parpillement pĂ©dagogique, au burn-out cognitif des professionnels soumis Ă de multiples tentations Ă lâinstar des rĂ©seaux sociaux. A quand les influenceurs ou les tours opĂ©rateurs pĂ©dagogiques ? Le MinistĂšre nâa plus de ligne de conduite. Son fonctionnement boulimique sâapparente Ă celui du lĂ©gislateur français qui empile les textes de loi sans se soucier de lâexistant menaçant lâĂ©crasement de son fondement. Â
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Le SNALC Alsace souligne les efforts fournis pour lâamĂ©lioration de la gestion administrative par le biais du numĂ©rique. Toutefois, la marge de progrĂšs est encore importante. Que dire des opĂ©rations que les directeurs doivent rĂ©itĂ©rer plusieurs fois pour crĂ©er la structure de leur Ă©cole sur ONDE ? des demandes dâintervention techniques pour anomalie (rajouter la signature du directeur sur un certificat de radiation) qui prennent plusieurs mois ? des demandes dâamĂ©lioration technique de lâoutil (programmer lâenvoi diffĂ©rĂ© de mails) pour lesquels la rĂ©ponse est : « Il n’est pas possible de programmer l’envoi diffĂ©rĂ© de messages via le webmail. Cependant, cette option est disponible avec certains clients de messagerie. » Notons en dernier lieu lâinadĂ©quation de la boĂźte mail acadĂ©mique en termes de capacitĂ© pour les grosses structures et lâimpossibilitĂ©, encore une fois, dâenvoyer un mail en diffĂ©rĂ©.
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Je vous remercie pour votre attention.Â
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DĂ©claration liminaire du 5 Janvier 2023
Par Ghislaine SPENLE
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