Bonjour,
Je ne suis pas le plus mal loti ; mais par solidarité et pour la 1ère fois de toute ma carrière de professeur des écoles dont 26 années scolaires de direction, j’ai fait grève le 19 janvier, alors que je n’étais pas concerné contrairement à mon épouse qui a 59 ans (dans le privé et jamais de grève). En effet, d’après la réforme prévue, j’ai juste la chance d’être né avant le 1er septembre 1961 (le 16 juin) ; sinon je devrais travailler 3 mois de plus ou plutôt une année scolaire entière de plus (jusqu’à plus de 63 ans) puisque les enseignants du primaire sont obligés de partir un 1er septembre.
C’est un fait indéniable : contrairement à ceux du second degré, les enseignants du 1er degré ne peuvent pas faire d’heures supplémentaires pour augmenter leurs revenus (sauf pendant les congés) et ils ne peuvent pas non plus partir à la retraite le jour de leur anniversaire, mais obligatoirement un 1er septembre.
En ce qui me concerne, je n’aurai le taux plein que le 1er octobre 2023, environ 4 mois après mon 62 ème anniversaire ; comme je n’ai pas envie de faire une année supplémentaire pour un mois, je partirai donc (obligatoirement) le 1er septembre 2023 avec une décote de 1,25 %, à cause d’un mois. Parce que j’enseigne dans le 1er degré, pour avoir le taux plein, ce serait donc à plus de 63 ans le 1er septembre 2024 ? Aberrant, non ?
Je ne vous cache pas que cette décote me chagrine et me paraît injuste ; pour un mois, il faudrait que je fasse une année scolaire supplémentaire jusqu’à plus de 63 ans ? Mais je ne suis psychologiquement plus en mesure d’ajouter une année de plus. Pourquoi me refuse-t-on le taux plein pour un unique dernier mois que l’on m’empêche de faire ?
Bien sûr, à 62 ans, je pourrais peut-être encore faire autre chose ; mais vu le manque de reconnaissance depuis des décennies, professeur des écoles et directeur c’est terminé.
Mais quand va-t-on gommer cette injustice incroyable, cette inégalité entre les enseignants du 1er degré (les professeurs des écoles n’ont plus de retraite à 55 ans comme les instituteurs) et tous les autres salariés de France ?
Bien cordialement,
Un adhérent du SNALC