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AESH : comment le Rectorat gère (mal) la pénurie

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Dans son éditorial qui introduit le livret d’accueil à destination des personnels de l’académie, le nouveau Recteur, dans un souci de cohésion et d’inclusion, souligne porter « une attention toute particulière à l’accompagnement des élèves en situation de handicap », rappelle l’importance des AESH qui « permettent la scolarisation des élèves à besoins particuliers au sein des écoles et des établissements scolaires » et s’engage, pour tous les personnels, à « accompagner au mieux », à mettre « en place des mesures visant à améliorer le bien-être. » Fort bien. Il ne s’agit pas de faire de procès d’intention ni de crier au loup, mais le SNALC, syndicat pragmatique, juge aux actes.

Le moins que l’on puisse dire est qu’en la matière, notre expérience des dossiers d’AESH que nous avons accompagnés l’an passé dans leurs démarches auprès de la DSDEN a montré à quel point la capacité de celle-ci à répondre à leurs messages ou appels, la prise en compte de leurs situations particulières et de leurs difficultés, les délais de traitement étaient loin, très loin, d’être satisfaisants. Quelques situations étaient socialement et humainement dramatiques. Et force est de constater que le début de cette année scolaire s’inscrit malheureusement dans la continuité de cette indigence : la réactivité des services rectoraux est quasi nulle. Tout cela n’est pas de très bon augure pour 2024-2025 !

Cela, dans un contexte où la crise de recrutement fait des ravages, là comme ailleurs. Le besoin en AESH est criant dans notre académie comme dans d’autres : on peine à recruter, quand on n’est pas confronté à des personnels qui refusent de prolonger leur contrat, en raison du peu d’égards qu’on leur témoigne, de relations compliquées avec certains chefs d’établissements ou coordonnateurs ULIS ou PIAL, tout cela pour une rémunération indigne.

Depuis la rentrée, les messages d’AESH en détresse ou en colère se multiplient à destination du SNALC de l’académie. La liste des exemples n’est pas exhaustive et s’allonge jour après jour. Ici, c’est une APSH (Accompagnant de Personnel en Situation de Handicap), chargée de suivre et d’aider un professeur handicapé dans l’exercice de son métier à hauteur de 30 heures par semaine, à qui, pour pallier le manque d’AESH, on impose de prendre en charge plusieurs élèves en plus de cet enseignant, et parfois à sa place, évidemment sans alternative et sans formation préalable, comme s’il s’agissait du même métier et qu’APSH et AESH étaient parfaitement interchangeables ! Là, c’est une AESH à qui on confie, non plus trois élèves comme précédemment, mais sept, là aussi sans discussion ni prise en compte de la pertinence et de l’efficacité de cette dispersion pour les accompagnés eux-mêmes ! Ailleurs, c’est une AESH qu’on change d’affectation, selon le bon vouloir d’un chef d’établissement qui ne l’appréciait pas et qui propage certaines contre-vérités à son endroit, au point que sa nouvelle hiérarchie la somme de faire ce qu’on lui demande, y compris de l’aide aux devoirs d’élèves qui ne sont pas en situation de handicap sur des heures inscrites à son emploi du temps, ou de surveiller la salle de permanence à la place d’AED eux aussi en sous-effectifs, bref d’être corvéable à merci et encore en silence ! Tout cela, in fine, sans égards pour l’élève en situation de handicap qui appréciait l’AESH en question, y était habitué et avait, avec elle, gagné en autonomie et en ouverture à l’autre – quand on sait l’importance du lien à établir entre l’accompagnant et la personne souffrant de handicap.

Car au-delà de la souffrance des personnels accompagnants eux-mêmes, c’est de la qualité de cet accompagnement et de la prise en charge sérieuse et respectueuse par l’Education nationale des problématiques de handicap dont il est question. Pour le SNALC, respecter les AESH, c’est respecter les élèves qu’ils accompagnent.

Ce n’est pas ainsi que le Rectorat gérera (bien) la pénurie de personnel. Pire : il est à craindre, qu’en dépit des engagements et des bons mots de notre Recteur, et à défaut de changements rapides et importants, il ne l’entretienne et ne l’aggrave.

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