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COVID or not COVID ?

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Les réunions en distanciel ? Pas de ça chez nous ! Pourtant partout en France et dans tous les secteurs professionnels, les entreprises, les administrations, sont appelées à travailler à distance. Qu’en est-il vraiment de l’Education Nationale ? Applique-t-on vraiment les consignes gouvernementales partout ?

Dans mon lycée, jamais de mémoire d’enseignant les réunions en présentiel n’ont été aussi nombreuses. Au moment où j’écris ces quelques lignes, le 13 mars, je peux déjà vous annoncer que j’ai reçu ma 7e convocation à une réunion en présentiel depuis la reprise de lundi 08 mars. Commissions éducatives sur les heures des repas, conseils de discipline en soirée, réunion pour organiser…des réunions, réunion avec les Inspecteurs pour la TVP et réunion avec les Inspecteurs pour un projet dont je parlerai dans un prochain billet tant il est annonciateur de l’avenir réservé aux LP. J’ajoute que les enseignants sont à présent « convoqués » à ces réunions, la mention « convocation » figurant noir sur blanc sur les documents.

7 réunions en présentiel entre le 08 et le 18 mars. J’ose à peine mentionner les 3 réunions d’informations aux parents prévues, en plus, les soirs en distanciel cette semaine puis annulées faute de familles inscrites.

De qui se moque-t-on ? Le rythme frénétique de ces réunions en présentiel est celui qui nous est imposé depuis la rentrée de septembre.

Et ce fameux brassage des élèves ? Ah oui, c’est vrai. Il faut le limiter au maximum. Toutes les mesures doivent être prises.

Dans mon lycée professionnel, le brassage des élèves est institutionnalisé. Oui, vous avez bien lu. C’est même la grande idée pédagogique de l’année. Il s’agit du fameux « projet » dont je vous parlais plus haut et sur lequel je reviendrai en détail prochainement.

Dans mon lycée, en effet, on s’échange les élèves entre niveaux, entre sections, entre classes. Deux élèves de telle classe de Commerce sont envoyés en français pendant quelques séances dans une classe de Première Maintenance. Ils réintègreront leur classe après le cours de français. Ou d’anglais. Ou de Maths. Sous prétexte d’un accompagnement personnalisé et bienveillant, les élèves passent d’un groupe à l’autre, partent puis reviennent. Bref, ils sont brassés joyeusement et fièrement. D’ailleurs, l’institution vient contrôler la semaine prochaine que ce brassage est effectif.

Dans mon lycée, si vous osez protester, mettre en question, pire, contester ces pratiques, vous êtes immédiatement mis de côté, stigmatisés. De professeurs respectés dans l’établissement, vous devenez des pénibles, des paresseux voulant rester dans leur zone de confort, des persona non grata.

Inquiets pour leur santé et fatigués de ces réunions à répétition, une majorité des collègues ont adressé cette semaine une demande écrite à notre Proviseur. Demande légitime de se conformer aux directives ministérielles d’organiser en distanciel toutes les réunions regroupant plus de six personnes. Nous n’avons reçu aucune réponse à ce jour.

Dans mon lycée, il y a de belles bandes adhésives au sol qu’il ne faut pas franchir pour respecter un sens de circulation et éviter…les brassages. De jolies affiches désignent les escaliers réservés à la montée et ceux à emprunter pour descendre.

Mais dans mon lycée, on pousse les enseignants à accepter les brassages d’élèves et on convoque ces enseignants aux innombrables réunions en présentiel en pleine période Covid.

Dans mon lycée, des collègues en arrivent à avoir peur de leur institution, ne veulent pas d’ennuis, baissent la tête et font avec. Heureusement d’autres, de plus en plus nombreux, osent dire stop, se syndiquent, se font entendre, en toute légitimité.

Le traitement par le mépris deviendra-t-il un jour la règle ? En tout cas le mode de gestion autoritaire et sans concessions semble avoir de beaux jours devant lui. Il ignore même les pandémies.

David Weber, professeur en LP et référent SNALC

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