Dans le contexte éducatif actuel, la réforme des lycées a conféré aux chefs d’établissement des responsabilités importantes, les plaçant au centre de la gestion des établissements scolaires, à l’image de véritables managers d’entreprise. Cependant, cette autonomie apparente est assortie de défis considérables, révélant parfois les failles d’un système qui peine à reconnaître et soutenir ces acteurs essentiels, comme le constatent chaque jour les membres du SNALC.
La situation est d’autant plus complexe que les chefs d’établissement doivent naviguer entre la réalité des préoccupations du pilotage pédagogique et la forte pression des hiérarchies académiques, dans un contexte de carrière à construire.
Face à des préoccupations grandissantes, nos chefs d’établissement jonglent entre les attentes des parents, celles des élèves, celles des professeurs et des agents, tout en subissant la pression d’une inspection académique parfois peu réactive et peu encline à la reconnaissance et au soutien attendus. Cette situation menace non seulement leur équilibre personnel, mais aussi l’efficacité de leur gestion.
Depuis l’instauration de ces réformes, les chefs d’établissement se répartissent en plusieurs catégories : certains appliquent scrupuleusement les directives successives, acceptant sans réserve les nouvelles mesures sans toujours en saisir l’efficacité. D’autres choisissent de faire preuve de bon sens, parfois de résistance, préférant conserver une autonomie de gestion au bénéfice des élèves et des équipes. Enfin, une minorité, heureusement très réduite en Alsace, éprouve de sérieuses difficultés faute de compétences, allant jusqu’à nuire aux collègues comme à l’institution.
Il est fréquent de constater que cette minorité se considère comme le maillon fort du système, et se permet généralement cette attitude teintée d’arrogance parce qu’elle bénéficie d’appuis ou de l’indulgence institutionnelle. Cette situation n’est pas nouvelle ; le SNALC l’avait déjà mise en lumière il y a quelques années, sans qu’aucune réelle évolution n’ait eut lieu depuis. Des exemples concrets illustrent ces abus, et vous en trouverez le détail en parcourant les pages de notre site : de la simple mauvaise gestion à l’humiliation des enseignants comme technique de management, en passant par le mépris des règles qui s’imposent (et qu’ils imposent) à tous, qu’elles soient écrites ou relèvent de la bienséance ou de la déontologie.
Inversement, certains chefs sont victimes de leur institution ou de leur propre hiérarchie. Là encore, cette triste réalité est révélée par des témoignages poignants, décrivant une posture professionnelle souvent mal interprétée. Ces cas ont d’ailleurs été évoqués lors d’un congrès que le SNALC avait organisé pour réfléchir et agir contre la violence scolaire, offrant des conseils précieux pour protéger et soutenir, entre autres, nos chefs d’établissement.
Or, quand on touche à l'intégrité des personnels, le SNALC se montre intraitable.

Dans un cas particulièrement préoccupant, le SNALC a alerté le recteur d’académie au sujet d’un chef d’établissement poussé à quitter son poste dans des circonstances que le SNALC caractérise sans hésitation d’injustes et d’iniques. Bien que les détails précis ne puissent être révélés ici, l’affaire démontre que les plus dévoués ne seront pas toujours les mieux récompensés, ni même les plus respectés – mais ça, nombre d’entre vous le savaient déjà… Or, quand on touche à l’intégrité des personnels, le SNALC se montre intraitable.
Il est impératif que notre système éducatif évolue pour reconnaître et mieux soutenir ces acteurs essentiels. En engageant des réformes adaptées et humaines, avec un soutien correspondant à leurs besoins, et une reconnaissance honnête de leur engagement et de leur loyauté, nous contribuerons à la réussite de nos élèves et l’amélioration du climat des établissements.