Cette année, j’ai la chance inouïe d’avoir un niveau unique (CM1) avec seulement 23 élèves.
Cependant, les difficultés sont telles que je me sens bien souvent dans l’incapacité de réaliser correctement mon travail ; ce mal-être qui s’installe progressivement peut mener chez certains collègues au « burn-out », à la dépression !
Pour ma classe, je dois gérer deux enfants à besoins particuliers (évidemment très différents….) qui devraient avoir une AESH à temps plein, mais faute de moyens et de candidats, l’école se retrouve obligée de « bricoler » un dispositif en son sein… On prend quelques heures d’une AESH dans une classe pour combler les manques dans les autres !
Je dois aussi gérer les différences de niveau entre élèves qui augmentent chaque année, les enfants qui ont de moins en moins envie de fournir d’efforts (les élèves de ma classe ont quasiment tous un téléphone portable sur lequel ils jouent tous les jours !), des parents qui attendent de nous des choses qu’eux-mêmes sont incapables de réaliser…. sans parler de l’élève agité (de plus en plus fréquent) qui arrive à lui seul à vous mettre une classe à terre par son comportement physique ou verbal.
Cette dernière situation est épuisante. On a beau faire ce qu’il faut pour améliorer la situation : réunions d’équipe éducative, réunions avec le psychologue, avec les parents, on se retrouve face à une hiérarchie qui elle-même n’a pas de solution et vous demande de mettre en place des choses spécifiques pour cet enfant même si vous ne vous en sentez ni la force, ni le bien fondé ! On ne se sent alors tout bonnement ni soutenu, ni écouté !
De plus en plus de collègues se trouvent confrontés à des difficultés de gestion de classe croissantes.
De plus en plus de professeurs des écoles alertent sur leurs difficultés à gérer l’hétérogénéité de leur classe ou le cas d’enfants au comportement inadapté… mais se trouvent souvent bien seuls face à ces difficultés !
Quand l’institution nous dotera enfin des moyens supplémentaires pour pallier à ces problèmes ?
Il est à mon sens plus qu’urgent de donner les moyens nécessaires à l’école élémentaire qui est la base de toute la scolarité, qui forme les citoyens de demain et de faire en sorte que les élèves s’y épanouissent, que les collègues prennent plaisir à y enseigner… et aient envie d’y rester !
