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La face cachée des constellations ?

FangXiaNuo
© FangXiaNuo

Depuis quelques années, un certain nombre de collègues ont pu bénéficier ou bénéficient, en guise de formation continue du système des constellations. Cette formation entre pairs, qui trouve son inspiration dans des techniques de management les plus ultralibérales, présentée comme un « pari de l’intelligence collective », par la hiérarchie dissimulerait-elle une réalité bien plus sinistre ?

Sur le papier, on aurait presque pu se réjouir d’une formation qui nous sorte enfin d’un système trop vertical et qui nous permette d’échanger sur nos problématiques de classe. Sauf que … c’était sans compter sur le goût de l’absurde, les tendances autoritaristes dissimulées et la fâcheuse manie de l’Education Nationale à transformer des (presques) bonnes idées en machine à vide.

Pour que ces constellations puissent faire réellement sens, il aurait d’abord fallu qu’elles répondent à de véritables problématiques de terrain, qu’elles puissent nous aider à faire face aux enjeux de l’école actuelle, qu’elles tiennent compte de la grande diversité des profils d’enseignants mais surtout qu’elles entrent en résonnance avec nos réels besoins, pourtant clairement exprimés.

Combien d’entre nous rêveraient de pouvoir utiliser toutes ces heures pour se former de manière solide et sérieuse afin de faire face aux défis de l’école inclusive ? Combien sommes-nous à oser espérer utiliser cette énorme ressource d’heures pour nous former dans des domaines disciplinaires qu’on a dû, à nos corps défendants, reléguer un peu au second plan pour pouvoir s’acquitter de la lourde gestion de nos classes au quotidien ?

Comment est-il possible que les pontes qui nous dirigent puissent décréter quelle formation nous est indispensable en faisant mine de ne pas comprendre qu’un PE en milieu de carrière n’aura pas les mêmes besoins qu’un débutant ou qu’un vieux briscard à l’orée de la retraite?

D’autant plus que la réalité de ces constellations telles qu’elles sont vécues par certains est bien amère.

Ce sont des « questions d’enseignement » plus ou moins (souvent plus que moins d’ailleurs) prédéfinies et imposées de manière plus ou moins habile (souvent moins que plus d’ailleurs).

Ce sont des heures complètes à nous bombarder d’évidences pédagogiques, comme si nous étions trop stupides pour comprendre les fondamentaux de notre métier.

Ce sont des heures à ressasser les mêmes rengaines que celles qu’on nous ressassait déjà en formation initiale (toutes périodes confondues).

Ce sont des visites croisées avec des grilles d’observation qui ne sont même pas dignes de celles que l’on donne à un stagiaire et qui, quoi qu’on en dise, nous transforment indéniablement en juges plus ou moins consentants de nos pairs.

Ce sont surtout des collègues ayant plus d’une ou deux décennies de carrière, compétents, bien notés et très à l’aise dans leurs pratiques qui pleurent à l’idée de gaspiller tout ce précieux temps dans un domaine qu’ils maitrisent déjà parfaitement quand par ailleurs ils peuvent se sentir démunis faces à des élèves et des situations de classe de plus en plus difficiles à gérer.

Outre le côté indéniablement vexant de la chose, on ne peut que légitimement rager sur cet immense gaspillage d’heures de formation.

Il est difficile de croire que notre hiérarchie puisse ignorer à ce point les réalités du terrain.

Alors ! Et si ces constellations n’avaient pas tout simplement un but précis ? Un but moins avouable, en filigrane, mais totalement raccord avec la mise à sac de l’école à laquelle nous assistons ces dernières années ?  N’oublions pas que la technique qui consiste à placer les gens sous le radar des collègues, à démoraliser, voire humilier en donnant des taches dénuées de sens ou sans grand intérêt, à rabaisser en faisant comprendre entre les lignes qu’on ne maîtrise pas les fondamentaux du métier, est un procédé qui fut largement utilisé, avec les conséquences funestes que l’on sait, chez France Telecom afin de pousser le personnel vers la sortie.

Alors les constellationssont-elles juste le résultat d’un énième bricolage hasardeux mis en place par des décideurs hors-sol où mépris et méconnaissance des réalités du terrain se disputent allégrement la partie ou bien sont-elles simplement un autre levier secret du démantèlement en règle de l’École ?

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