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La tête sur les épaules

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Je suis enseignante au collège. Je ne fais pas « un job » de « prof », j’exerce le métier de professeur. C’est un métier sérieux. Connaissez-vous l’histoire vraie de cet instituteur dont la classe de 6e a été raflée en représailles et qui a continué à faire son cours jusque devant le peloton d’exécution?

Chaque cours que je dispense est une heure pendant laquelle des parents d’élèves m’ont confié la responsabilité de leurs enfants, qu’ils éduquent comme ils l’entendent. Moi, je n’éduque pas des enfants, j’enseigne à des élèves. Je cite de mémoire le très regretté Bernard Maris: le savoir est la seule marchandise qu’on peut vendre sans s’en trouver privé. J’ai lu Bernard Maris avec mes élèves le 8 janvier 2015.

Dans sa chanson « Sur les 100.000 façons de tuer un homme », Felix Leclerc a omis d’en évoquer une, la plus rageante: la culpabilisation des équipes éducatives.

« Avoir la tête sur les épaules », expression imagée rabaissée à sa signification littérale, et l’article défini qui se supplante subrepticement dans nos têtes par des possessifs: doit-on s’estimer heureux en rentrant chez soi après une journée de travail d’avoir gardé la sienne en place?

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