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Le choc des savoirs n’aura pas lieu …

skynesher
© skynesher

Consternation, désillusion, colère, … c’est en ces termes que se sont exprimés les collègues personnels de direction lorsqu’ils ont découvert les notifications de DHG ce mardi 16 janvier 2024, pour la préparation de la rentrée prochaine.

« Quid novi sub sole ? Nihil novi ! »

La notification de dotation horaire globale n’a jamais eu autant des allures de numéro d’illusionnisme. Dans l’académie de Strasbourg, le Recteur a annoncé aux membres du CSA-A réunis ce mercredi 17 janvier 2024 que la « priorité ministérielle forte était financée intégralement ». Que nenni !!! Sauf à admettre que financer signifie déshabiller Pierre pour habiller Paul…

Ainsi, a disparu des DHG, le soutien à l’inclusion des élèves d’Ulis et d’UPE2A dans les établissements (hors éducation prioritaire). Exit également la marge spécifique basée sur une dotation allouée au H/E, déterminée en fonction de la typologie des collèges ! A la place, on annonce aux personnels de direction qu’à compter de la rentrée 2024, « des moyens sont alloués afin de créer des groupes de niveaux en mathématiques et en français, en 6ème et en 5ème. Cette dotation complémentaire fait l’objet d’un fléchage spécifique et doit être consacrée exclusivement au financement de cette politique. »

Soit ! Le SNALC a toujours exprimé le fait qu’il juge non pas les annonces mais leurs réalisations ! Le choc des savoirs annoncé vise à rétablir l’autorité à l’école et à renouer avec l’excellence scolaire…

Or, concrètement, la perte des moyens affectés à la typologie signe la fin du financement de l’AP et des EPI. Les seuls groupes à effectifs réduits seront donc en français et en mathématiques en 6ème et 5ème ! Les dédoublements ne sont plus possibles dans les autres matières … faute de moyens.

Il est à noter, au passage, que la notion de classe disparaît aussi pour les collègues enseignant les mathématiques ou le français en 6ème ou en 5ème, ils seront face à des partitions de classes. Par voie de conséquence, il leur sera difficile d’être professeur principal sur ces niveaux. L’argument qui fait référence à la Réforme du lycée et la mise en place des enseignements de spécialités qui a généré des découpages de classe sans « empêcher » les professeurs de ces enseignements d’être PP semble occulter la dimension éducative, l’indispensable coordination et régulation effectuées par les PP au collège. C’est aussi ignorer toute la dimension d’accompagnement réalisé par ces mêmes enseignants qui accueille des écoliers venant d’horizons très différents, pas encore acculturés au collège. Ce posera aussi la question de la vision globale de la classe, des élèves la composant car faut-il le rappeler ce sont avec les maths, le français et les langues, quasiment la moitié des enseignements où la notion de classe disparaît ?

Pourtant, lorsque cette première lecture rapide fait place au temps de la modélisation, la catastrophe est confirmée et le SNALC déplore que cette nouvelle organisation des enseignements soit torpillée par l’absence de financement des mesures que la réforme portait et qui semblaient ainsi aller dans le bon sens.

Par exemple, le nombre de groupes à effectifs réduits est estimé sur la base du nombre d’élèves relevant des profils 1 et 2 aux évaluations nationales, sauf que, là encore, des collègues personnels de direction alertent le SNALC pour l’informer que l’estimation est très nettement sous-évaluée. Autrement dit, sont financés beaucoup moins de groupes qu’il ne conviendrait… sur la base des évaluations des années antérieures. Pour celles de la rentrée 2024, les personnels de direction n’ont pas été encore dotés de la « boule de cristal magique », celle qui permettrait d’anticiper sur les profils, les langues, les choix des familles…

Le bilan de la DHG 2024, les moyens ont été revus à la baisse sur la politique bilingue, la typologie a disparu, … apparaissent des moyens fléchés pour la gestion des groupes dans le cadre du choc des savoirs mais très en-deçà des résultats aux évaluations nationales. Les groupes disparaissent, l’AP, les EPI aussi …Les enseignements optionnels et/ou facultatifs sont menacés de disparition.

Devinez qui devra faire preuve de pédagogie pour expliquer que le choc des savoirs n’est pas financé à la hauteur de ce qu’il devrait être ?

Devinez qui va réaliser les alignements impossibles en mathématiques et en français ? Des alignements qui nécessitent plus d’enseignants dans la matière (français ou maths) qu’il n’y en a dans l’équipe pédagogique concernée ?  (cf Pas de DHG qui tienne le choc … des savoirs !)

Enfin, le calendrier est encore celui d’une réforme à marche forcée : notifiée le 16 janvier sous forme prévisionnelle, malgré un vote unanime contre en CSA-A pour les moyens du 2nd degré le 17  janvier, confirmée pourtant en réunions académiques le 18 janvier, les annonces du ministre qui ont une incidence sur plusieurs textes seront examinés fin du mois de janvier 2024 en commission spécialisée et en CSE … Les textes restent à paraître… Qu’importe, les remontées des TRM sont à effectuer avant le 8 février 18h !

Qui voudrait enterrer ce « choc des savoirs » ne s’y prendrait pas autrement.

Le SNALC dénonce une nouvelle fois encore des stratégies de communication où derrière le poids des annonces, il n’y a pas le choc des moyens. Sans moyens suffisants, le choc des savoirs est condamné à être un fiasco cuisant …

Pas de DHG qui tienne le choc … des savoirs !

 

Exemple : mise en œuvre concrète dans un petit collège avec 4 divisions par niveau

La réforme prévoit un alignement des classes sur l’ensemble des heures de français et de mathématiques en 6ème et 5ème

Rentrée 2024 :

Hypothèse 1 (celle qui est financée dans beaucoup de DHG) : Créer un alignement unique

Effectifs prévisionnels en 6ème : 103 élèves

Nombre de divisions financées : 4

Accompagnement des élèves en difficulté (groupes de 15 élèves profils 1 et 2 aux évaluations nationales) :

Sur les rentrées précédentes le taux d’élèves dans les groupes 1 et 2 est de : 27 %

Soit : 0.27 × 103 = 28 élèves « prévus en difficulté » donc deux groupes de 15 élèves à constituer. Chaque groupe constitué DOIT ACUEILLIR 15 élèves.

Besoin structurel en groupes à effectifs réduits : 2 groupes de 15 élèves

Groupes d’élèves (profils 3,4,5,6) : sur les 103 élèves (total de la structure), on considère donc :

103-30 = 73 élèves

Besoin structurel : 3 groupes à 24-25 élèves

Besoin structurel total : 2 groupes à effectifs réduits et 3 groupes à 24-25 élèves, soit 5 groupes.

PROBLEME : Ce collège ne dispose pas de 5 professeurs de français …

Hypothèse 2 : Créer deux alignements de deux classes

La réponse « Créer deux alignements de deux classes » n’est pas une bonne réponse car elle induit un surcoût… non financé  

En effet, on conserve le besoin structurel de deux groupes à effectifs réduits et on génère 4 groupes à effectifs supérieur (soit un de plus que dans le schéma précédent qui est impossible à mettre en œuvre par manque de moyens humains). Des ajustements sur la DHG semblent indispensables …

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