L’école est un cache-misère. Un paillasson sous lequel on balaie tous les maux de la société, sous lequel s’empilent des injonctions pédagogiques qui, pour les mettre en œuvre dans un temps scolaire défini et borné, nécessiteraient d’avoir 7 vies à l’instar d’un chat.
« Action-réaction » : le SNALC Alsace constate que l’école est toujours « la solution ». En d’autres temps, on disait Abracadabra… ou comment détourner le regard de la population des problématiques et de leur genèse.
Il y a de plus en plus de harcèlement ? Hop ! un plan. Le SNALC est perplexe. Quid des limites et de de l’éducation ? On ne va pas se fâcher avec les principaux concernés.
Il y a de plus en plus d’autistes ? ça coûte cher…1 sur 535 en 1999 puis 1 sur 270 en 2005. Hop! une loi qui va favoriser l’intégration de tous les handicapés, qu’ils soient dangereux pour eux-mêmes ou pour autrui, qu’il y ait ou non des apprentissages qui se fassent. Livraison de l’AESH dès que possible ; in fine, quand l’enveloppe budgétaire sera là. Le SNALC s’interroge : quid de la qualité de la prise en charge et de la bienveillance à l’égard d’autrui, élèves et professionnels, qui subissent des violences physiques et psychologiques ?
Il faut éviter que les jeunes de 15 à 25 ans soient déscolarisés, livrés à eux-mêmes ? Hop ! recul de la scolarité obligatoire à 18 ans, création des services civiques, miroir aux alouettes pour faire croire aux directeurs d’école qu’on apporte une aide à leur école, alors que l’Etat les transforme en travailleurs sociaux. Le SNALC est consterné.
Les jeux olympiques ? Aaaahhh, les jeux olympiques… Hop ! des APQ, activités pédagogiques quotidiennes à raison de 30 minutes sans se soucier de l’existant, de l’emploi du temps des élèves qui a déjà explosé avec l’enseignement de la religion, de la seconde langue, du secourisme, de la lutte contre le harcèlement, du cyber-harcèlement, de la natation, du vélo, de la lutte contre les violences faites aux enfants, de l’éducation au développement durable, j’en passe et des meilleures…
Le SNALC déplore que les enseignants soient si mal rémunérés, si peu reconnus, notamment ceux du premier degré. ça commence à se savoir, à se voir ? Hop ! On va leur demander de juguler les retards scolaires en 6e grâce à des heures supplémentaires miraculeuses sans se soucier de la compatibilité de leur emploi du temps avec ceux des collèges et sans tenir compte des distances qui séparent les établissements, des frais de route…
Et pendant que les journées de grèves s’enchaînent les unes après les autres, le SNALC constate que les enquêtes, projets pédagogiques de tous ordres continuent à s’empiler en toute indifférence dans les boîtes mails des directions d’école.
Quant aux enseignants, il ne faudrait tout de même pas qu’ils s’imaginent être payés pour les dépassements horaires déjà effectués.
Notre syndicat, le SNALC Alsace, constate que le ministère n’entend rien, ne voit rien… mais dit et redit, et raconte encore, toujours présent pour la comm’. Et plus c’est gros, plus ça passe. En attendant, on attend que ça se passe et on jette un voile pseudo-pédagogique sur le cercueil de l’école qu’on est en train d’enterrer.