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Libérer l’imagination et le potentiel créatif par le biais de l’écriture

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Formatrices aux universités de Bâle et de Paris II et autrices du livre Osez écrire, 20 parcours pour libérer votre créativité, aux éd. Eyrolles,  nous avons eu l’immense plaisir d’animer un colloque sur l’écriture créative.

Avant tout, un immense merci au SNALC, à son Président à Strasbourg Jean-Pierre Gavrilovic et à tous les membres du bureau d’avoir cru en la force de ce principe comme outil de formation valorisante pour les enseignants.

Merci à l’Ecole européenne de nous avoir reçus toute la journée du 11 mai dans un cadre propice au bon déroulement d’une telle manifestation.

Après l’accueil des 70 participants, professeurs des écoles, enseignants du secondaire et du supérieur, AESH, psys EN, AED, documentalistes, conseillères pédagogiques, nous avons présenté l’écriture créative et les bénéfices de sa pratique.  Notre objectif était de dépasser la théorie pour permettre une mise en pratique autour d’exercices très variés d’écriture créative.

Aussi, les participants ont-ils(re)découvert avec enthousiasme et sans a priori le plaisir d’écrire des légendes à partir d’un choix élargi de photographies, un texte long sur les souvenirs, plusieurs textes courts sur l’amour, l’amitié et l’humour notamment. A chaque fois, les lectures de textes à voix haute ont été des moments de partage très riches.

Par notre pratique, nous savons qu’avec bienveillance et écoute, ces exercices sont un révélateur puissant d’émotions. En effet, les éclats de rire et les larmes ne sont jamais loin les uns des autres : ce jeudi-là, nous avons partagé tous ensemble cette palette de sentiments.

Nous avons été touchées par la qualité d’écoute des participants et leur ouverture sans préjugés de cette pratique nouvelle pour beaucoup d’entre eux.

Enfin, l’enthousiasme de chacun, les mots de remerciements à la fin et certaines confidences nous confirment que ce type de journée est extrêmement apprécié et profitable à tous.

Dans un monde où tout va très vite, où les écrans mangent les yeux et le cerveau de nos enfants, notre but est de permettre de redécouvrir le plaisir de la lecture et de l’écriture et de libérer l’imagination et le potentiel créatif par le biais de l’écriture.

Ecrire laisse une trace du temps et du monde qui nous entoure, de nos pensées et de nos émotions. Ce geste est profondément intime. Puisse l’ensemble de la communauté éducative permettre d’oser écrire sans jugement, avec écoute et bienveillance.

Valérie & Valérie

Non seulement écrire s’apprend, mais ce peut être libérateur, prônent dans un livre Valérie Blondel, enseignante de français langue étrangère (FLE) à l’université de Bâle, et Valérie de Swetschin, rédactrice, éditrice, formatrice, ainsi qu’animatrice d’ateliers d’écriture auprès d’étudiants à Paris. Si les auteures s’adressent au grand public, elles en ont plus particulièrement fait la démonstration devant une soixantaine de personnels de l’Éducation nationale, professeurs, AED (assistants d’éducation), AESH (accompagnants des élèves en situation de handicap), ou encore psychologues, lors d’un colloque organisé par le Snalc, le 11 mai à Strasbourg.

Alors que la maîtrise du français fait partie des objectifs prioritaires de l’école, les participants se sont essayés à divers exercices créatifs qu’ils pourront transposer en classe, comme accoler des légendes à des photos sorties de leurs contextes, ou concocter des expressions gourmandes autour des fruits et légumes… En plus d’être ludiques, « ce sont des mises en situations concrètes », ont-ils apprécié. « On expérimente, on se met à la place des élèves. Avec, comme eux, un peu de stress au moment du partage à l’oral, il faut avoir confiance en soi », a glissé Carole, conseillère pédagogique à Strasbourg. L’émotion affleure même parfois, mais tous se lancent, les intervenantes insistant avec bonne humeur sur « l’écoute et le regard bienveillant » nécessaires pour « s’approprier l’écriture ».

La créativité par la contrainte

Autre ficelle du métier : l’encouragement à la créativité… par la contrainte, l’ensemble des exercices devant être effectué dans un temps et une longueur donnés. « Un cadre précis permet de partir de quelque chose et, pour des élèves en difficulté, c’est rassurant », approuve Christine, enseignante spécialisée à Molsheim. C’est en fait adapté à des séances de remédiation, explique Valérie Blondel. Y compris avec des nouveaux venus ne maîtrisant pas tout à fait le français, comme dans la classe de FLE de Mélody à Molsheim, qui se réjouit que ses élèves ukrainiens « soient acteurs et produisent de l’art, c’est valorisant ».

« Les enfants ont de moins en moins d’imagination, ils ne font plus l’effort d’inventer des histoires, cela peut leur redonner l’envie », espère de son côté Céline, professeure des écoles près d’Obernai. « Une structure répétitive comme une anaphore peut être une aide à l’écriture. Cela permet d’éviter la page blanche et de redonner du sens à l’apprentissage, reprend Carole. Sans oublier le plaisir, on peut faire progresser les élèves en orthographe, en grammaire, en syntaxe, en vocabulaire… »

Enfin, les intervenantes, qui proposent aussi des corrigés à leurs exercices, ont répondu à diverses questions de mise en pratique. En un mot comme en cent, ce colloque intitulé « Osez écrire » n’entre certes pas dans le Plan français de l’académie de Strasbourg, mais peut sûrement y contribuer.

Catherine CHENCINER (journaliste l’Alsace) – 18 mai 2023

 

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