Le SNALC a toujours dénoncé la dégradation des conditions d’exercice, pas seulement pour le petit confort des personnels… mais aussi avec les conséquences que cela peut avoir sur les élèves et l’enseignement.
Les professeurs ne sont pas les seuls à s’en plaindre : les personnels sociaux, de santé, administratifs déplorent tous de devoir travailler dans des conditions de plus en plus indigentes : matériel en panne, obsolète, locaux insuffisants, inadaptés, sécurité et protection mises en défaut par le manque de personnels,… et l’on ne parle ici que des conditions matérielles, même pas de la dégradation du climat de travail.
Pourtant, les personnels ne sont pas écoutés, pas entendus. Pire, on s’imagine parfois qu’ils se conduisent comme des enfants gâtés, des nantis qui ne bossent pas assez et sont toujours en train de râler et de se plaindre de tout. On rétorque que l’herbe n’est pas plus verte ailleurs. Et même beaucoup rêche dans de nombreux domaines.
Oui, mais l’Education nationale, se distingue en cela, qu’elle reçoit des enfants, des jeunes en devenir, avec leurs particularités, et leurs fragilités aussi.
Nous sommes le 22 février 2022, il fait beau dans la commune d’Obernai. Je m’apprête à voir un adhérent lorsqu’une maman d’élève, handicapée, chute lourdement sur les marches de l’établissement. Passons sur la photo sensation et l’écarlate qui jonche le sol.
Le plus remarquable, c’est que dans cette urgence qui aurait pu survenir n’importe où mais qui s’est fortuitement produite à l’entrée de l’établissement, il s’est avéré qu’il n’a pas été possible de trouver ne serait-ce qu’une basique trousse de secours dans l’enceinte éducative. Rien, que dalle ! Pas une compresse, pas un désinfectant, même pas un bout de sparadrap. L’indigence totale.
Heureusement, un père d’élève qui arrivait opportunément à ce moment s’est occupé d’appeler les secours qui sont intervenus rapidement.
Après tout, certains diront « chacun son rôle ». Celui de l’école, c’est d’éduquer (oui, ça fait longtemps que l’on a renoncé à « enseigner », à « transmettre », mais c’est un autre débat).
Mais, tout de même, à la vue de cet accident et de la façon dont l’établissement s’est trouvé totalement désemparé, le SNALC peut s’interroger sur le sort que l’on réserve ici à l’humain, qu’il soit parent, élève, usager ou personnel de l’établissement. On doit s’interroger sur la capacité de notre école à prendre soin de ceux qui la font vivre, parfois survivre, de ceux qui la maintiennent contre vents et marées et s’usent chaque jour pour lutter contre le naufrage.