Je dois être bien naïve car je pensais encore qu’en période de pénurie d’enseignants nos instances fourniraient tous les efforts indispensables pour répondre aux besoins de nos jeunes collègues en matière de mutation. Encore une fois, j’assiste à tout le contraire dans mon lycée professionnel où je constate l’incohérence et l’inhumanité de certaines mutations de jeunes collègues contractuels qui viennent de réussir les concours.
Certains d’entre eux sont envoyés pour leur premier poste de titulaire à des centaines de kilomètres de chez eux, dans des académies où ils n’ont aucune attache. Peu importe que telle collègue ait une petite fille de deux ans et une maison en construction en Alsace : elle sera mutée à 500 kilomètres ! Peu importe que telle autre collègue souhaite rester dans notre établissement où 4 postes ne sont pas mis au mouvement dans sa matière : elle sera mutée à 500 kilomètres ! Peu importe qu’une autre collègue ait 2 enfants et soit mariée, elle sera mutée à 250 kilomètres ! A l’inverse, peu importe qu’un de nos collègues réclame depuis six ans de revenir dans l’académie de Strasbourg, il restera où il est.
Ces collègues qui ont fait l’effort de passer et de réussir le concours sont-ils punis ? Ne sommes-nous pas à la recherche d’enseignants ?
Certains diront : « IIs le savaient, c’est le risque du concours… » Une telle réaction me révolte. L’alternative pour ces collègues est insupportable : rester contractuel et être dans une situation précaire ? Être titulaire et être muté loin de chez eux au risque de mettre en péril leur équilibre familial et mental ? Je crains que certains ne choisissent finalement de fuir l’enseignement et de démissionner. Peut-on vraiment les en blâmer ?