Une prime de Noël pour les professeurs de CPGE ?
Les professeurs de CPGE et les collègues qui interviennent sur les interrogations orales (les « khôlles ») vont avoir une mauvaise surprise en décembre. En effet, les moyens affectés par la DOS, le service du Rectorat de Strasbourg, pour financer ces interrogations orales n’ont pas été versés aux établissements au mois d’octobre, comme de coutume. Un chef d’établissement a même sous-entendu à l’occasion du conseil d’administration que ce luxe était en voie de disparition, compte tenu des difficultés budgétaires du pays.
Une partie de l’enveloppe seulement a été abondée fin novembre, interdisant la mise en paiement de ces heures statutaires pour le mois de décembre. Les collègues devront donc attendre le traitement de janvier, sans certitude aucune, pour le travail mené depuis septembre.
Problème de riches allez-vous me rétorquer ? Évoquons donc le non-versement de la prime REP+ aux AESH. On nous assure à l’Inspection Académique que les moyens seront alloués, sans donner davantage de précisions… La liste de ces renoncements budgétaires risque de s’allonger dangereusement d’ici la fin 2024.
Le SNALC dénonce le règne de l’omerta préjudiciable aux personnels, si les principaux intéressés ne se manifestent pas en réclamant leur dû, silence radio… Pas de vagues….
Une fois encore, ce sont les personnels qui font les frais des retards à l’allumage de l’administration centrale, avec le discours lancinant : « Mais cela arrivera de toute façon… », un argument qui fait toujours mouche chez les banquiers ou quand il faut payer les factures ou les soins des enfants … A ce propos, citons Adam Smith : « le boulanger me vend du pain non pas parce que je lui suis sympathique, mais avant tout pour nourrir ses enfants. »
Le SNALC réclame des réponses précises aux interrogations légitimes des personnels, concernés par ce retard de paiement.
A la rentrée, le SNALC avait alerté les collègues sur la stratégie du PACTE, la disparition annoncée des IMP, etc… Le ministère mais également certains recteurs ont essayé de temporiser, en déclarant que cette situation relevait davantage du fantasme que de la réalité… Ils se complaisent encore dans ce doux rêve, tout en posant servilement le doigt sur la couture du pantalon pour défendre l’indéfendable. Tout est affaire de carrière, et là tous les coups sont permis pour flatter les egos. Une dérive de notre système où le mérite et l’exigence professionnelle valent moins que la dextérité à cirer les chaussures du N+1.
Le SNALC dénonce ces pratiques dévoyées pour contraindre les personnels à accepter l’inacceptable.
Les pluies de l’automne ont fait fondre les dotations destinées aux établissements. A la rentrée, les IMP sont statutaires ou réduites à leur plus simple expression. Il faut PACTER à tout prix !!! Un Pacte dont les enveloppes ont encore diminué dans les établissements du secondaire. Tous ces « mauvais » profs, aigris et vénaux, qui n’ont pas daigné saisir cette « formidable opportunité » de reconnaître leur implication dans l’établissement, ont contribué à faire baisser les dotations en Pacte. Le soi-disant « absentéisme » des enseignants est un chiffon démagogique qu’on brandit, mais qui ne se vérifie pas dans les faits. En revanche, notre implication se transforme en souffrance au travail. En effet, si je suis arrêté pour burn-out, non seulement je vais avoir droit à la déduction des trois jours de carence, mais en plus on va me reprendre les heures du Pacte pour le RCD que je n’aurais pas pu réaliser. La double peine !
Le SNALC milite pour la suppression des trois jours de carence et refuse la stigmatisation des enseignants, non adhérents au Pacte.
Les enseignants ne sont pas dupes, le PACTE confirme l’emprise des médiocres sur les enseignants, et nos collègues qui ne les ont pas signés ont bien flairé l’arnaque. Ceux qui ont constaté les reprises sur traitement car ils n’avaient pas accompli leurs 18 h de RCD peuvent remercier leurs chefs d’établissements qui, conscients des contraintes budgétaires, ont fait remonter les volumes effectifs. Pas de problème dans le privé, sans doute parce que les collègues y sont plus absents ? Ou plutôt parce que la subvention publique est bienvenue, tandis que le public croule sous les contraintes. Dans notre devise nationale, les notions d’Égalité et de Fraternité supposeraient que tous affrontent les mêmes difficultés. Un simple regard sur l’IPS des élèves des établissements privés de l’académie montre bien l’absence du respect de ces considérations élémentaires. Dégradons l’enseignement public, cela rendra le privé plus attractif et plus sélectif.
Le SNALC dénonce le projet de casse de l’Éducation nationale et alerte sur la dégradation des conditions de travail dans l’enseignement public.
Les HSE (Heures Supplémentaires Effectives) ont disparu des dotations des établissements, et le taux de conversion des HSA (Heures Supplémentaires Année) en HSE a été rogné de 1 pour 36 à 1 pour 30, car il n’y a plus que 30 semaines de cours ?? Une réduction de 16,67 % du reliquat des moyens disponibles. Une réforme qui a été dénoncée par certains syndicats de chefs d’établissements le 28 mai dernier. On réduit les budgets à tous les étages.
Revenons au paiement des heures d’interrogations orales. Ces heures sont statutaires et calculées sur le nombre d’élèves présents dans les classes, au moment de la remontée des effectifs au Rectorat. Cette année, les familles ont déjoué les pronostics. Le soldat CPGE que l’on annonçait moribond est la seule filière du supérieur, hébergée par l’Éducation Nationale de notre Académie qui progresse en effectifs. Et ce malgré une concurrence de plus en plus forte d’officines privées aux méthodes peu recommandables qui vendent du rêve, encaissent des chèques et ne forment pas les jeunes. Les mêmes qui sont en train de tuer nos filières de BTS, nos filières universitaires publiques, et que l’on subventionne à coup d’alternance et de frais de scolarité extorqués aux familles. Bien sûr, on parle du « Hors Parcoursup », car c’est moins stressant pour les élèves…
Cette remontée d’effectifs « surprise » a dû compliquer singulièrement le calcul et la répartition budgétaire des enveloppes. Imaginez donc +6,3 % d’augmentation d’effectifs !!! Quand tout le monde est à compter le moindre centime, cela devient problématique. Encore, faut-il qu’il y ait quelque chose dans l’enveloppe.
Quand les services sont dépeuplés et que les derniers survivants abattent le travail d’une multitude dans des conditions difficiles, on ne peut pas leur en vouloir. En revanche, que notre employeur préfère se taire, plutôt que de communiquer pour avouer les difficultés, c’est inacceptable. Que des proviseurs, qui sont les premiers à mettre en avant l’excellence de ces formations pour amplifier l’aura de leurs établissements et flatter leurs egos, en se fondant sur le travail et l’implication des enseignants, ne daignent pas se saisir de la question, cela montre le changement de paradigme. Il n’y a plus de capitaines, il n’y a plus que des laquais.
Le problème est-il national ou rectoral ? A priori, au moment où je rédige ces lignes, les budgets sont arrivés avec un certain retard dans l’académie de Nantes, mais ont bien été alloués. Aucune certitude en revanche concernant l’académie de Strasbourg. Les collègues de CPGE que j’ai interrogés sur ce point précis, n’étaient pas au courant. Au Rectorat de Strasbourg, on ne fait pas de vagues, on ne dit rien pour éviter la tempête. Surtout ne pas avouer une difficulté, cela entamerait la crédibilité des chefferies.
En tout état de cause, il sera plus sûr de gâter nos enfants en janvier, à l’espagnole, plutôt qu’en décembre. Quant à la Saint Nicolas, le nouveau management public nous démontre que c’est une tradition obsolète.
LE SNALC revendique le versement des sommes dues aux enseignants pour un travail effectivement réalisé. Toutes les entreprises consentent un petit effort pour récompenser leurs salariés à Noël.
Qu’en est-il de l’Education nationale ? Le cadeau de fin d’année consisterait déjà à payer les heures dues.recteur