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Edito du SNALCTUALITES du 7 novembre 2023

 Par Jean-Pierre GAVRILOVIĆ
Président du SNALC de l’académie de Strasbourg

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Ces derniers jours, nous nous sommes retrouvés une fois de plus, une fois de trop dans un contexte de douleur et de deuil. Le SNALC n’aura pas de mots assez durs pour commenter l’horreur qui dépasse le cadre de l’Éducation nationale, mais nous tenons à renouveler ici nos sincères condoléances à la famille de notre collègue Dominique Bernard.

Nos pensées vont aussi vers tous les personnels de France, partout sur notre territoire et en dépit des menaces, qui ont le courage de lutter contre la barbarie en promouvant l’enseignement des valeurs et principes de la République. Combien de personnels du système éducatif, de serviteurs de notre République, vont ainsi encore être sacrifiés ? Puisqu’il a été dit que « la Nation tout entière devait faire bloc et rester unie », alors il est urgent que l’État, au-delà du périmètre de l’Éducation nationale, se saisisse de cette atteinte majeure aux valeurs et à la sûreté, et prenne des dispositions concrètes et pérennes pour garantir un cadre de travail serein pour l’ensemble des personnels et des élèves.

D’une façon plus générale, l’École va mal. Les témoignages que vous nous confiez ne cessent d’illustrer cette dégradation. À Strasbourg, dans une cité scolaire, des déclenchements intempestifs d’alarme, chaque jour de la semaine, amènent les enseignants à interrompre leur cours jusqu’à 4-5 fois par jour. Ces actes dégradent les dispositifs conçus pour sauver des vies, délivrent aussi le signal d’une impunité à des élèves qui se livrent à une forme de surenchère, et surtout usent les enseignants et la communauté éducative. Dans un autre lycée de la ville, la proviseure convoque les personnels de laboratoire, leur reproche d’avoir complété des fiches RSST pour un signalement concernant leurs conditions de travail et les menace s’ils continuent dans cette voie de signalement. Il est vrai qu’en cassant le thermomètre, on ne prend plus la température, et l’on peut ainsi conclure que tout va bien dans notre École. Et que penser de la nouvelle mainmise des collectivités territoriales sur le choix de la solution d’ENT et du logiciel d’emplois du temps, les équipes devant dès lors renoncer à des outils qui leur convenaient ? Est-ce bien à l’humain de s’adapter à la technique, ou bien le contraire ?

Et si nous regardions enfin la réalité en face ? Tous, avec la même sincérité, personnels de terrain dans les écoles et établissements, acteurs de la communauté éducative au contact des élèves et des familles, mais aussi et surtout hauts responsables et dirigeants de tous les services jusqu’au dernier niveau, dont la gouvernance est plus orientée par le chiffre que par l’humain, alors ensemble nous ferions à coup sûr le constat du manque de moyens humains, y compris dans les services ; le constat de la dégradation des conditions de travail, de l’alourdissement des charges et des missions, de la paupérisation de nos professions et, hélas avec les derniers événements, de l’insécurité dans laquelle nous exerçons.

Pas étonnant que nos métiers traversent la plus grave crise d’attractivité de leur histoire : il faut vraiment avoir le feu sacré pour continuer à les exercer.

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