Dans un monde où les réseaux sociaux occupent une place de plus en plus prépondérante, il est crucial de mettre en lumière les nouvelles formes d’injustice présentes dans le milieu professionnel.
Le SNALC souhaite attirer l’attention sur les pratiques abusives qui se multiplient, notamment quand l’autorité hiérarchique exploite la vie privée en ligne de ses agents dans le but de les déstabiliser ou de les discréditer.
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L’exemple s’est encore récemment produit dans l’académie de Strasbourg pour une employée menacée de sanction disciplinaire par la direction des ressources humaines. La raison ? Une photo sur son compte Facebook personnel la montrant distribuant des tracts pour un parti politique.

Sa hiérarchie a brandi cette preuve comme un trophée pour la réprimander. N’avons-nous rien de mieux à faire que d’éplucher les comptes personnels de nos agents ? Vous avez dit posture professionnelle ? Heureusement, et logiquement, pour notre collègue, aucune suite n’a été donnée à cette affaire.
Pour le SNALC, cet exemple illustre la nécessité urgente de protéger nos collègues contre ces intrusions abusives, et de les inciter à la vigilance face aux véritables dangers qui les menacent.
Dans notre société, les réseaux sociaux font partie intégrante de nos vies, offrant des plateformes pour exprimer nos opinions, partager nos réalisations professionnelles et personnelles, et nous connecter avec le monde. Pourtant, ces outils précieux peuvent devenir des armes à double tranchant lorsqu’ils sont utilisés de manière malveillante par certains employeurs.
Bien qu’il soit légal d’exprimer ses opinions politiques, il est préférable de le faire avec prudence : évitez par exemple d’afficher vos opinions politiques sur un réseau public, de partager fièrement sur LinkedIn votre bénévolat pour tel collectif ou association, ou de poster des photos de manifestations où vous exprimez votre soutien pour une cause sociale particulière.
Il se peut en effet que l’autorité hiérarchique soit opposée à vos opinions, voire les juge incompatibles avec les valeurs de l’Institution et déclenche à ce titre des procédures disciplinaires sous prétexte de vous empêcher de nuire à la réputation de la fonction publique d’État. On vous rappellera alors votre obligation de réserve en tant que fonctionnaire.
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Le SNALC est conscient que ces pratiques de flicage numérique s’apparentent à une surveillance outrancière qui dépasse le cadre professionnel et empiète sur la sphère privée des employés. Elles peuvent même mener à des représailles ayant pour conséquences une forme de stagnation de carrière, une discrimination injustifiée, ou pire, des pressions conduisant au licenciement.
En plus de saper la confiance nécessaire à un bon environnement de travail, ces agissements mettent en péril les droits fondamentaux des individus, notamment le droit à la vie privée et à la liberté d’expression. Il est crucial de rappeler que la collecte et l’utilisation d’informations personnelles, si elles dépassent toute proportionnalité et nécessité professionnelle, peuvent constituer une violation des lois sur la protection des données et des droits humains. Les employeurs doivent respecter ces limites et les employés doivent être vigilants et conscients de leurs droits pour se protéger contre de telles atteintes.
Cette intrusion dans la vie privée n’est pas sans conséquences. Elle génère stress, anxiété et sentiment d’injustice chez les agents touchés. Elle nuit à la confiance et à la cohésion au sein des équipes, et par extension, au bon fonctionnement des services publics. Loin de contribuer à un environnement de travail sain et productif, ces méthodes destructrices freinent l’épanouissement professionnel et personnel des individus. Dans un environnement professionnel de plus en plus intrusif, il est crucial que chaque membre de la communauté éducative se sente soutenu et protégé.
Le SNALC vous soutiendra et vous recommande de faire preuve de prudence, de préserver votre vie privée en étant vigilant sur les informations publiées sur les réseaux sociaux, et de limiter l’accès à vos comptes personnels.
Dans un contexte où l’Éducation nationale traverse des défis considérables, il est regrettable que certains au sein de la hiérarchie ou des RH accordent plus d’importance à la surveillance des employés qu’à la recherche de solutions constructives pour améliorer le système éducatif.
