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« Parcours en Y » en LP : l’épreuve du réel, entre improvisation et hypocrisie

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Dans le cadre de la réforme de la voie professionnelle présentée en mai 2023,  un « parcours différencié » de six semaines, dit aussi « parcours en Y », est désormais proposé aux élèves de terminale Bac pro, afin de mieux les préparer à la poursuite d’études ou à l’insertion professionnelle. L’intention est louable et la note de service du 4 mars 2024 semble cadrer le dispositif mais, comme  souvent, il y a loin de la théorie à la pratique. Et, si les premiers retours dont dispose le SNALC témoignent d’une grande diversité de situations et de ressentis, globalement l’épreuve du réel est rude.

Outre la désorganisation des emplois du temps, l’improvisation et le bricolage des pratiques que cette mesure entraîne, le principal constat tient à l’absentéisme des élèves, qu’ils soient en établissement ou en entreprise, et à l’absence de véritable contrôle de leur assiduité. Que le « parcours en Y » soit positionné après les épreuves d’examen et n’entre pas dans les critères de certification du Bac en est évidemment l’explication. Les promoteurs de ce dispositif n’avaient pas entrevu cette faille ; les élèves, eux, n’ont vu qu’elle !

La note de service est à ce sujet d’une hypocrisie confondante : « le suivi effectif et l’assiduité du parcours choisi par l’élève ou sa famille s’il est mineur, précise-t-elle, sont obligatoires et constituent des facteurs clés d’atteinte des objectifs de cette période de préparation à l’après-baccalauréat », mais comme l’absentéisme de l’élève est sans effet sur l’obtention du diplôme…  Une obligation sans moyen de la faire respecter est-elle autre chose qu’un vœu pieux ?

Le parcours de « préparation à la poursuite d’études » prévoit chaque semaine 25 heures d’enseignement et d’accompagnement, autour du renforcement disciplinaire et méthodologique et du développement des compétences psychosociales, ainsi que 5 heures de « travail personnel », seul ou en groupe, encadré ou en autonomie. Chaque établissement se débrouille quant aux modalités précises de mise en œuvre. Soit. Mais que se passe-t-il si l’élève se dispense d’être présent ? Quant au parcours « de préparation à l’insertion professionnelle », le suivi de ces PFMP supplémentaires, souligne la note, est « réel et nécessaire, mais non effectué à des fins certificatives. »

Ainsi, le « parcours en Y », idée intéressante en théorie, fait déjà figure d’illustration caricaturale de ces réformes que dénoncent le SNALC : conçues sans tenir compte du réel, mises en œuvre sans concertation, qui se résument à un affichage hypocrite et, finalement, n’aboutissent qu’à davantage de désorganisation dans l’exercice du métier.

Sans réforme de la réforme, le SNALC le déplore : loin de la fameuse « reconquête du mois de juin », en lycée professionnel le « parcours en Y » pourrait acter sa perte définitive et celle – en plus – d’une partie du mois de mai.

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