Le SNALC s’oppose à la réforme en cours
et réclame une vraie reconnaissance professionnelle des AESH
Que l’institution présente le nouveau dispositif des PAS (Pôle d’accès à la scolarité), qui vont progressivement remplacer les PIAL (Pôles inclusifs d’accompagnement localisés) dès la rentrée prochaine dans notre académie, comme en tous points bénéfiques, est dans l’ordre des choses. Qu’on permette au SNALC de tempérer cet optimisme attendu. Certes, faire travailler au sein d’une même équipe des personnels du médico-social avec d’autres du scolaire semble pertinent. Certes, que les « élèves à besoin éducatifs particuliers » aient également nécessité d’une prise en charge, est l’évidence. Certes, la promesse de « trouver des réponses de première intention, rapides et adaptées » est louable. Tout cela semble réfléchi et bien calibré, lorsque cela est présenté à grands renforts de diaporama et fort des conclusions anticipées d’une expérimentation encore en cours. Mais qu’en sera-t-il dans la réalité ?
Car, au-delà des formules convenues et lénifiantes habituelles, bien des inconnues demeurent : qu’en sera-t-il des moyens réels mis à disposition ? Ne place-t-on pas trop d’attentes dans cette fonction nouvelle d’AESH-référent, dont les missions deviennent variées et multiformes et sortent du cadre réglementaire actuel tel que défini dans l’arrêté du 29 juillet 2020 ?Le SNALC estime illusoire de vouloir faire de ces AESH-référents des hommes ou des femmes à tout faire, capables d’être sur tous les fronts, aptes à répondre à toutes les questions, à résoudre toutes les difficultés, éducatives, administratives, communicationnelles, etc. Au fait, ces personnels seront-ils payés à hauteur de l’étendue de leurs tâches et auront-ils les moyens de les accomplir ? Quand on sait que les actuels AESH-référents bénéficient d’une indemnité de 660 € brut par an ! On repassera donc pour la reconnaissance et pour l’attractivité du métier !
Passer d’un système de compensation (l’élève notifié qui bénéficie d’un AESH voit en quelque sorte son handicap « compensé ») à un système d’accessibilité (davantage de parents peuvent prétendre solliciter le dispositif, même en l’absence de notification MDPH) pourrait consister à privilégier la quantité à la qualité, si les moyens – humains et matériels – n’étaient pas à la hauteur des enjeux. Et si des moyens sont effectivement mis à disposition aujourd’hui pour créer ce dispositif nouveau, ne peut-on craindre que d’autres moyens soient réduits demain, une fois celui-ci opérationnel, du fait d’une mutualisation plus grande de ces nouveaux « agents d’accessibilité ».
Quant aux missions des AESH, elles sont clairement définies par la circulaire du 3 mai 2017 et par définition l’AESH (Accompagnant d’élèves en situation de handicap) n’a pas vocation à intervenir auprès d’élèves dont le handicap n’a justement pas été établi. Les transformer à terme en « agents d’accessibilité » est ainsi lourd de sens. Et le SNALC s’y oppose fermement.
Le SNALC veut bien être constructif, mais il n’est pas né d’hier ; il a suffisamment vu de réformes jugées bénéfiques a priori se révéler décevantes ou néfastes, pour ne pas prendre des vessies pour des lanternes.
Le SNALC veut bien être constructif, mais il n’est pas né d’hier ; il a suffisamment vu de réformes jugées bénéfiques a priori se révéler décevantes ou néfastes, pour ne pas prendre des vessies pour des lanternes.
Le SNALC n’a pas cru au PIAL ; il ne croit pas davantage au PAS.
Il estime que la priorité, pour avancer sur le chemin de l’inclusion à l’école est de reconnaître enfin la fonction d’AESH comme une vraie profession, reconnue par un statut de fonctionnaire de catégorie B, bénéficiant d’une vraie formation et d’une rémunération décente, sur la base d’un accompagnement hebdomadaire de 24 heures.
C’est le sens de la pétition que nous vous invitons à signer ici.
Car, évidemment, sur ce plan, rien n’est prévu dans la réforme.
