Le 14 janvier 2025, une rencontre bilatérale à l’initiative du recteur, Monsieur Olivier Klein a eu lieu entre le SNALC et les services du rectorat de Strasbourg, organisée suite à la publication de l’article : « Y a-t-il encore un pilote dans l’avion ? ». Ce rendez-vous visait à aborder des problématiques cruciales touchant le système éducatif de la région.
La délégation du SNALC, conduite par Jean-Pierre Gavrilovic, président de la section alsacienne, comprenait plusieurs figures clés : Ghislaine Spenlé (secrétaire académique), Valérie Blondel (trésorière académique), Raphaël Dargent (coordonnateur académique), Stéphane Jacoupy (responsable académique à la pédagogie), Sébastien Hirth (responsable académique pour les agrégés), Sylvain Letheux (responsable du secteur système éducatif et CPGE), Budimir Stankovic (responsable de la voie professionnelle), et Pierre-Grégoire Wibaux (responsable de l’enseignement privé).
La réunion a permis au SNALC de transmettre ses préoccupations au recteur, qui était accompagné de Madame Claudine Macresy-Duport, secrétaire générale, et de Monsieur Guillaume Dreyer, directeur de cabinet. Parmi les sujets abordés, la question de la laïcité, ainsi que les atteintes à celle-ci, considérées comme des attaques directes contre la République et ses représentants. Sur ce point, le SNALC a sollicité une audience pour discuter des enjeux liés au respect de la laïcité, en présence de Solange de Jésus, notre référente nationale SNALC chargée des principes et valeurs de la République.
Jean-Pierre Gavrilovic a souligné un dysfonctionnement alarmant au sein de l’académie, attribué à une rotation fréquente des responsables des ressources humaines et des recteurs. Il a également dénoncé une maltraitance persistante envers le personnel, marquée par l’autoritarisme et le mépris plutôt que par la compétence.
Alors que le recteur a réaffirmé l’importance de protéger les intérêts des élèves, le SNALC s’est montré préoccupé par la situation déplorable des personnels. Le syndicat a manifesté son espoir de voir le recteur intervenir pour rétablir l’ordre au sein des services jugés défaillants et alarmants.
D’autres sujets cruciaux touchant le système éducatif ont été abordés :
– L’inclusion des élèves en situation de handicap : lors de cette rencontre, le SNALC a questionné le recteur sur les mesures nécessaires pour garantir le respect de la loi de 2005 relative au handicap, particulièrement en raison de la pénurie d’AESH (Accompagnants d’Élèves en Situation de Handicap). Bien que le recteur ait fait part de sa sensibilité vis à vis de cette problématique, il a déploré avec le SNALC le manque de valorisation financière et de reconnaissance pour ces professionnels sans fournir de solutions concrètes. Le SNALC a insisté sur l’importance d’une collaboration renforcée entre les directions et les coordonnateurs de PIAL (Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés) pour améliorer l’attribution des ressources humaines. Le syndicat a également plaidé en faveur d’une revalorisation de la carrière des AESH à travers une meilleure grille indiciaire.
– Enseignement de qualité et innovations pédagogiques : le SNALC a réaffirmé son engagement envers un enseignement de qualité et la liberté pédagogique. Il a présenté « Osez écrire« , un ouvrage qui propose des exercices d’écriture créative du primaire au supérieur. Ce livre vise à stimuler la créativité, l’expression personnelle et l’appropriation de la langue par les élèves, et le SNALC espère qu’il redonnera une place centrale à l’écriture dans l’éducation. Un exemplaire a été remis au recteur.
– Évolution des filières post-bac : le SNALC a aussi fait part de ses préoccupations concernant l’évolution des filières post-bac. Bien que les effectifs en CPGE (Classes Préparatoires aux Grandes Écoles) aient augmenté de 5 % pour la rentrée 2024, des tensions persistent en BTS, exacerbées par la concurrence des formations peu crédibles. Le recteur a reconnu la situation, tout en indiquant qu’aucune fermeture immédiate des sections STS n’était prévue. Le SNALC a cependant déploré l’absence d’actions concrètes pour soutenir ces filières face à la désinformation et à la méconnaissance du travail fourni par les équipes pédagogiques.
– Inquiétudes des agrégés : le SNALC a également abordé les préoccupations des agrégés en fin de carrière, touchés par des modifications récentes des grilles indiciaires. Bien que ces changements aient globalement été favorables, certains agrégés ont été délaissés. Ils craignent à juste titre la création d’un corps unique. Le rectorat a reconnu cette problématique et a promis de la transmettre au ministère. Une réévaluation du congé de formation professionnelle pour les agrégés est également en cours.
– Complément indemnitaire annuel (CIA) : concernant l’attribution du CIA pour le personnel de direction, le SNALC a signalé des disparités entre les évaluations faites par les DASEN et DAASEN, causant un sentiment de discrimination parmi ses membres. Le rectorat a justifié ces inégalités par des contraintes ministérielles, sans fournir de critères transparents. Le syndicat a aussi évoqué des changements brusques dans les pratiques administratives influençant le fonctionnement des établissements, sans consultation préalable des acteurs concernés.
– Enseignement privé et tensions systémiques : en ce qui concerne l’enseignement privé, le SNALC a constaté une ambiguïté entre le rectorat et la direction diocésaine à propos des effectifs écrasants composant les différentes classes et niveaux. Les tensions entre différents acteurs du système éducatif restent vives, illustrées par des interrogations concernant le choix des parents de ne pas inscrire leurs enfants dans le secteur public. Le SNALC a défendu l’idée qu’il n’y a pas uniquement des attentes commerciales ou financières dans la démarche des parents qui inscrivent leurs enfants dans la plupart des établissements privés sous contrat, ces derniers ayant contribué depuis longtemps à la mise en place des concepts pédagogiques définissant l’école inclusive.
– Disparités entre enseignement par apprentissage et voie scolaire : le syndicat a soulevé des préoccupations sur les disparités entre les formations par apprentissage et celles en voie scolaire, particulièrement concernant le temps de formation et le recrutement des formateurs. Le recteur a reconnu le succès de l’apprentissage tout en affirmant que la réforme de la voie professionnelle vise à améliorer la réussite des élèves.
– Affichage syndical dans les établissements : sur le sujet de l’affichage syndical, le SNALC a déploré le manque de progrès et l’insuffisance des mesures prises pour garantir un véritable pluralisme syndical. Madame Macresy a affirmé avoir adressé une note sur l’affichage aux chefs d’établissement. Le SNALC reste mobilisé pour un véritable changement.
Pour conclure, le SNALC a apprécié l’écoute attentive et respectueuse du recteur, et espère que cette rencontre marquera le début d’un changement positif au sein de l’académie de Strasbourg, tant dans l’intérêt des élèves que dans celui des personnels.
