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Réforme des lycées professionnels : «Non-insérants» ? Vous avez dit «non-insérants» ?

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Retour sur la réforme explosive de la carte des formations que les établissements de la voie pro, désormais soumis aux commandes des régions et des entreprises, ont trois ans pour mettre en œuvre.

Nous sommes des « non-insérants ». C’est la réflexion désagréable que se font certains collègues de la voie professionnelle depuis l’annonce du ministère de supprimer 80 filières « non-insérantes » du secteur tertiaire à partir de la rentrée 2023.

Rénover les diplômes afin qu’ils correspondent davantage aux transitions de notre société, en créer d’autres conformes aux nouveaux métiers émergents, est parfaitement compréhensible. Le SNALC ne considère pas comme immuable la carte des formations, pas plus qu’il n’est hostile par principe aux changements. Mais, comme pour la réforme des retraites, une décision jupitérienne et un simulacre de concertation ne sont pas acceptables en la matière et ne peuvent faire l’adhésion. Le ministère fixe l’objectif de 100% des formations « non-insérantes » supprimées pour la rentrée scolaire 2026. Mais que fera-t-on des élèves qui, par libre choix, se destinaient aux formations disparues ? Et suffit-il de proposer avec désinvolture aux enseignants concernés par ce changement et qui perdraient ainsi leur poste de se réorienter vers les écoles ou les collèges ?

Là comme ailleurs, derrière les chiffres du décrochage, les taux de réussite ou d’insertion, il y a des individus, élèves comme enseignants. Peut-on les supprimer comme on tire un trait sur une ligne comptable ?

Au-delà de ce problème de méthode, le SNALC dénonce aussi un problème de fond.

Grâce à cette réforme, peut-on lire dans le dossier de presse publié par le ministère, « l’Education nationale […] répondra mieux aux besoins de l’économie ». Est-ce son rôle ? Quant aux places des formations « non-insérantes » supprimées, elles seront remplacées « sur la base de besoins exprimés par des entreprises partenaires des lycées professionnels », et cela à échéance régulière, puisque « la transformation de la carte des formations sera pluriannuelle […] en partant des besoins locaux. »

Le SNALC rappelle que les lycées professionnels n’existent pas d’abord pour répondre aux besoins des entreprises, fussent-ils encadrés par France 2030 et les régions, mais pour permettre d’abord à chaque jeune de choisir librement sa formation, selon ses goûts et ses compétences, et non en fonction des contraintes du marché de l’emploi local.

Est-ce si incongru de penser que les lycéens de la voie professionnelle ont en commun avec ceux de la voie générale d’être aussi de futurs citoyens et non pas seulement une main d’œuvre disponible ? Que le rôle de leurs enseignants est de former autant des êtres éclairés et libres que les petites mains de l’industrie ? Le ministère a tendance à le perdre de vue avec cette réforme. Le SNALC, pour sa part, ne veut pas d’une jeunesse certes insérée mais dépendante et corvéable à merci.

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