La circulaire de rentrée 2024, publiée au BO n°26 du 27 juin 2024, détaille les priorités de l’année scolaire 2024-2025.
Le SNALC invite les collègues qui n’ont pas encore pris le temps de consulter ce document de s’y attarder un moment. Un mot clé ressort avec insistance puisqu’il est répété 17 fois ; il introduit à chaque fois les 4 axes prioritaires de cette circulaire : « cohésion ». Ce besoin de répéter autant de fois est-il une manière de souligner des manques constatés dans ce domaine ?
Si on se prêtait au jeu des antonymes, on pourrait sûrement trouver dans le quotidien scolaire de nombreuses situations de confusion, de contradiction et d’incohérence ; les exemples ne manqueraient sûrement pas. De nombreux collègues lors de la pré-rentrée se sont ainsi souvent saisi d’un sujet crispant : « On a une ministre démissionnaire qui est encore en poste depuis plus d’un mois, c’est fou ! » (Sic). La mise en œuvre d’un nouveau calendrier des épreuves du baccalauréat professionnel, celle du double parcours en terminale de lycée professionnel ou encore celle des « groupes de besoins » en 6ème et 5ème semblaient également préoccuper les esprits.
Quoi qu’il en soit, cette forte volonté politique de la circulaire « d’assurer la cohésion sociale dans l’École et par l’École, pour ne laisser aucun élève sur le bord du chemin » est un vœu louable et qui semble aller de toute façon de soi. En effet, le postulat inhérent à toute fonction éducative reste celui « d’éducabilité » de tous les élèves. Chaque acteur de la communauté éducative ne peut que croire aux capacités de tous les élèves à progresser et doit donc se montrer exigeant pour accompagner au mieux chacun d’entre eux, que ce soit le jeune à besoin spécifique, celui en risque ou en situation de décrochage ou encore celui dont la situation familiale est précaire… bref, tous les élèves. Cette logique de laisser le moins de jeunes « sur le bord du chemin » passe nécessairement par des moyens à la hauteur de l’enjeu et d’une optimisation dans le fonctionnement entre les différents acteurs, institutions et partenaires. C’est ainsi que la circulaire énumère un nombre significatif de pratiques ou de dispositifs : « formations en constellations », labellisation « internats d’excellence », labellisation « classes et lycées engagés », labellisation « E3D », « territoires éducatifs ruraux (TER) », « pôles d’appui à la scolarité (PAS) », « aires éducatives », « CNR éducation » … Qui, aujourd’hui, est au clair avec tous ces dispositifs ou pratiques ? Et surtout, qui peut expliquer en quoi ils consistent réellement ? Et quels impacts réels ces moyens ont dans la réussite et le devenir de nos élèves ?
Cette circulaire a donc le mérite de nous faire (re)découvrir ces différents dispositifs. Elle se veut surtout « rassembleuse » en soulignant la nécessite d’une meilleure cohésion entre les différentes pratiques, dispositifs, structures et acteurs du monde éducatif. L’école en a en effet bien besoin. On ne peut donc à priori qu’être d’accord avec cette volonté de cohésion, c’est-à-dire de cohérence, de solidarité et d’harmonie autour et au sein de l’Ecole.
Mais pour reprendre un extrait de la circulaire, « cette exigence ne se décrète pas ». Le SNALC, par sa veille informationnelle, son ancrage local et national, son soutien aux différents collègues, ses actions et ses différentes propositions contribue activement à cet enjeu de cohésion et de réussite de tous. Le SNALC aurait aimé que la circulaire insiste réellement sur un autre mot clef pour relever ce défi de la cohésion : celui de « confiance ». Confiance entre collègues enseignants, administratifs, supérieurs hiérarchiques, agents territoriaux… et décideurs politiques. Le défi là aussi est immense mais le SNALC fait ce pari de la confiance, fût-il un vœu pieux. Il en va de l’épanouissement et de la réussite de tous, que ce soit de l’écolière qui fait sa première rentrée, de l’agent de service qui accomplit consciencieusement son travail indispensable à l’enseignant qui découvre avec une certaine appréhension ses classes, en passant par le chef d’établissement qui souhaite piloter avec justice son établissement ou l’agent administratif qui traite les dossiers et affaires courantes avec patience…
Le SNALC se tient résolument à vos côtés pour vous accompagner sereinement dans votre carrière et souhaite aux élèves et à l’ensemble du personnel une bonne rentrée scolaire, faite donc de « cohésion », de « confiance ».