Dans le contexte éducatif actuel, la réforme des lycées a conféré aux chefs d’établissement des responsabilités importantes, les plaçant au centre de la gestion des établissements scolaires, à l’image de véritables managers d’entreprises. Cependant, cette autonomie apparente est assortie de défis considérables, révélant parfois les failles d’un système qui peine à reconnaître et soutenir ces acteurs essentiels, comme le constatent chaque jour les membres du SNALC.
La situation est d’autant plus complexe que les chefs d’établissement doivent naviguer entre la réalité des préoccupations du pilotage pédagogique et la forte pression des hiérarchies académiques, dans un contexte de carrière à construire. Depuis l’instauration de ces réformes, les chefs d’établissement se divisent en plusieurs catégories : certains appliquent scrupuleusement les directives successives, acceptant sans réserve les nouvelles mesures sans toujours en saisir l’efficacité. D’autres choisissent de faire preuve de résistance, préférant conserver une autonomie de gestion. Enfin, une minorité, heureusement peu nombreuse, s’avère incompétente, nuisant à l’institution plus qu’elle ne l’aide, un phénomène moins répandu en Alsace.
Face à des préoccupations grandissantes, nos chefs d’établissement jonglent entre les attentes des parents, des élèves, et des professeurs, tout en y ajoutant la pression d’une inspection académique parfois peu réactive à leurs besoins de reconnaissance et de soutien. Il apparaît aujourd’hui que de nombreux établissements les perçoivent comme le maillon faible du système éducatif. Cette absence de reconnaissance effective menace non seulement leur équilibre personnel mais aussi l’efficacité de leur gestion.
La minorité qui se considère comme le maillon fort du système le fait généralement parce qu’elle bénéficie de la bienveillance institutionnelle. Cette situation n’est pas nouvelle : des enquêtes précédentes, comme celle menée il y a une décennie par le SNALC, mettaient déjà en lumière cette problématique sans qu’aucun réel changement n’ait été opéré depuis.
Des exemples concrets illustrent les défis rencontrés par ces chefs d’établissement.
Comme le rapporte le SNALC Alsace, certains responsables font preuve d’une mauvaise gestion, qu’il s’agisse d’humilier les enseignants par des comportements inappropriés ou de tolérer des éléments perturbateurs tels que la présence de chiens sur le campus.
Dans un cas particulièrement alarmant, le SNALC a alerté le recteur d’académie sur une affaire préoccupante concernant un chef d’établissement, contraint de quitter son poste dans des circonstances entourées d’un sentiment d’injustice et d’iniquité. Bien que les détails précis ne puissent être divulgués ici, l’affaire souligne la nécessité d’un traitement équitable et respectueux de l’intégrité des personnels, un principe fondamental qui, selon le SNALC, semble avoir été compromis.

Inversement, certains chefs sont victimes de leur institution, une réalité révélée par des témoignages poignants sur leur posture professionnelle souvent mal interprétée. Afin de remédier à cette situation, le SNALC a même organisé un congrès pour réfléchir et agir contre la violence scolaire, offrant des conseils précieux pour protéger et soutenir, entre autres nos chefs d’établissement.
Il est impératif que notre système éducatif évolue pour reconnaître et mieux soutenir ces acteurs essentiels. En engageant des réformes dédiées, adaptées et humaines, nous pourrons transformer ces maillons perçus comme faibles en véritables piliers de notre système éducatif. Offrir reconnaissance et soutien aux chefs d’établissement est crucial non seulement pour leur bien-être personnel, mais aussi pour la réussite de nos élèves et l’amélioration continue de nos établissements.